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A voir ce soir : Belinda et moi, avec la révélation Alexandre Styker.

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« Je suis une femme piégée dans un corps d’homme. » Voilà comment se présente Belinda à Jacqueline (Line Renaud) dans un téléfilm inédit diffusé ce soir à 20h45 sur France 3. Cette fiction aborde avec sensibilité le sujet de la transsexualité. L’histoire d’une rencontre entre une dame qui vient de perdre une amie très chère et le neveu de cette dernière, Jean pour l'état civil… et donc Belinda pour les autres. C’est Alexandre Styker qui a relevé le défi de ce rôle difficile. Une performance qui lui a valu le prix du meilleur espoir masculin au dernier Festival de Luchon.

 

C’est un rôle de composition génial pour un comédien, il n’y avait pas à hésiter, souligne Alexandre Styker pour qui c’est un choix intelligent de la part de France 3 de diffuser cette fiction. "Il y a beaucoup de personnages de transsexuels au cinéma, mais faire d’une transsexuelle l’héroïne d’un téléfilm en prime-time sur une chaîne nationale, je n’avais jamais vu ça et je trouve ça audacieux. (...) La transsexualité pour moi, c’était un monde complètement étranger. J’ai une amie d’ami qui est transsexuelle, mais nous n’avons jamais spécialement évoqué le sujet… Pour comprendre qui sont les personnes transsexuelles, j’ai essayé d’en rencontrer. J’ai écrit à Sébastien Lifshitz, qui a réalisé un documentaire sur Marie-Pierre Pruvot (Bambi, sorti au cinéma en juin 2013, ndlr), l'une des premières transsexuelles. Il m’a donné son numéro, je l’ai appelée et je suis allé la voir. Bizarrement, nous avons parlé pendant deux heures, mangé des gâteaux, bu un thé, et parlé de tout sauf de la transsexualité. Quand je suis sorti de ce rendez-vous, je me suis dit : « Tu fais une erreur, tu vas essayer de caricaturer quelque chose qui n’existe pas, c’est une femme, tu joues une femme et c’est tout. » Ça a été mon point de départ, ma ligne directrice, d’être une femme, et de ne pas singer ou chercher à imiter. Le premier jour de tournage, je suis sorti du car-loge, j’avais du mal avec mes chaussures à talon, j’étais seul, en petite jupe sexy, je me suis assis sur les marches du camion pour régler mes chaussures. Deux hommes, assis à un café à quelques mètres, m’ont regardé et m’ont dit « alors, mademoiselle, on va vous inviter à boire un verre, vous êtes pas mal », et là je me suis dit « ça fonctionne ! ». "

 

Sur le plateau, tous les matins, Alexandre avait trois heures et demie de maquillage et de coiffure. "Mais, avant ça, deux mois avant le tournage, j'ai arrêté de faire du sport, j’ai mangé pour me laisser grossir un peu, avoir des formes un peu plus féminines. Ensuite, il y a eu toute la préparation, ils m’ont épilé le corps complètement : les jambes, les sourcils, les bras. Pour les talons, c’est simple : pendant deux mois, je faisais tout en talons chez moi, pas dans la rue ! Je pense que mes voisins du dessous me détestent. Il fallait aussi que je fasse très attention à la voix. Je suis allé voir un phoniatre, qui m’a beaucoup parlé de la transsexualité et m’a expliqué qu’il y a en gros 60 % de suicides chez les personnes transsexuelles, rejetées par la société. La réalité, elle, est beaucoup plus noire que dans le téléfilm".

 

Alexandre Styker confie avoir essayé d’habiter ce rôle le plus possible. "Pour les dix premières minutes, je me suis inspiré d’Isabelle Adjani dans L'Été meurtrier. Au début du film, elle est comme Belinda, un peu antipathique, provoc’. Je me suis dit que je devais la rendre comme ça pour qu’ensuite on s’attache à elle plus facilement. J’ai joué dans la dernière pièce de Patrice Chéreau (Rêve d’automne, ndlr), et une phrase de lui me reste. Il m’a dit un jour qu’il ne fallait jamais que je perde ma poésie… Pour Belinda, j’ai beaucoup pensé à cette phrase. Cette poésie passe aussi par les fêlures du personnage. Valeria Bruni Tedeschi, qui m’a fait tourner dans son film Un château en Italie, m’a aussi aidé, quand je doutais. On s’appelle beaucoup, et un jour elle m’a dit : « Essaie d’être le plus simple possible. » Poésie et simplicité, j’ai essayé de composer en tenant compte de ces deux conseils".

 

Réalisation : Thierry Binisti. Scénario : François-Olivier Rousseau. Avec Line Renaud (Jacqueline), Alexandre Styker (Belinda), Valérie Ancel (Cécile), Roger Contebardo (Xavier), David Mira Jover (Jérôme), Sophie Vaslot (Liliane), Chantal Ravalec (Mme Croizet), Adèle Guimard (Jacinthe), Anne Saffore (Florence Bardini), Hervé Lacroix (Adjudant Lefevre), Eric Bougnon (Commissaire Vignaud).

 

Propos recueillis par Stéphanie Thonnet / Crédit photo : Claude Médale / KIEN PRODUCTIONS

A voir ce soir : Belinda et moi, avec la révélation  Alexandre Styker.

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