Auteurs de la série documentaire évènement Apocalypse : la Première Guerre Mondiale, diffusée dès ce mardi sur France 2, le duo Daniel Costelle, Isabelle Clarke. Cette dernière étant par ailleurs réalisatrice des films.
A propos des images datant d'il y a 100 ans, et colorisées, Isabelle Clarke note que c’est un matériel assez difficile à travailler. "Nous sommes des archéologues audiovisuels. D’abord parce qu’il faut imaginer que, lorsque les images nous parviennent pour la première fois, elles sont très moches. Nos documentalistes n’ont pas eu le droit de les faire tirer, alors ils les filment sur une visionneuse. On commence à monter avec ce matériel, un peu fantomatique. Quand on commande les images, elles nous arrivent soudain en clair, et tout s’illumine. Commence alors le travail d’identification, de datation, en fonction de la coupe d’un uniforme, de recherche des couleurs originelles. Pour chaque minute de film, il y a des heures ou parfois des journées de travail pour identifier le vert d’un uniforme".
Daniel Costelle soulgine que le succès des deux premières séries Apoclaypse leur a ouvert les portes de beaucoup d’archives cinématographiques à travers le monde (Australie, Nouvelle-Zélande, Norvège, Suède, etc.) et leur a permis de bénéficier d’une coproduction avec le Canada, dont la cinémathèque possédait des documents jamais encore sollicités ! "Le travail avec nos coproducteurs a contribué à donner à notre série un point de vue universel sur ce conflit. D’autre part, nous avons fait une découverte stupéfiante. Notre espoir, à chaque série, est de mettre la main sur des documents amateurs, qui permettent d’introduire unevision plus intimiste de l’histoire. Dans Apocalypse la 2ème Guerre mondiale, nous avons ainsi utilisé beaucoup d’images tournées par des militaires, sur le front, ou par des familles, à l’arrière. Pour la Première Guerre mondiale, nous l’espérions mais nous n’y croyions guère... Eh bien, notre documentaliste Valérie Combard nous en a trouvé ! Notamment celles d’une famille française qui s’est filmée tout au long de la guerre. On y voit même le frère du cinéaste, de retour du front, où il a été gazé. Entre-temps, il s’est marié avec son infirmière, etc. Ce sont ces petits miracles qui nous bouleversent".
A voir dès 20h45 sur France 2 ce 18 mars. Extraits.
Crédit photo © ECPAD.